Le 13 janvier 2020 est la date de mon dernier billet. Le temps s’est comme arrêté pour un bon moment. Non seulement la pandémie est venue chamboulée ma vie, mais seulement six mois après le décès de mon père le 14 octobre 2019, je perdais ma mère dans des circonstances difficiles et dont il m’est presque impossible de guérir encore aujourd’hui.
Mais la vie continue entre cieux, terre et le monde souterrain...
Avec le support de quelques amis j’ai pu déployer les efforts nécessaires pour déposer une demande au Conseil des arts du Canada pour réaliser mon projet hippocampe. Quelques jours avant Noël j’apprenais qu’on me remettait la bourse sur laquelle j’avais appliqué. Bonheur et baume sur toutes les peines et désarrois de l’année et aussi un encouragement majeur pour ce projet qui me tient tant à cœur et sur lequel je travaille depuis fort longtemps.
En 2011, c’est dans une salle de cour criminelle et pendant mon divorce houleux et où le père de mes enfants semblait m’accuser de vouloir ne pas guérir de mon viol que l’idée de mon projet est née. Je savais ce à quoi certaines femmes se confronteraient durant leur parcours de guérison et cela se nomme l’invalidation. Oui, l’invalidation est au rendez-vous même quand toutes les preuves sont là, même quand il y a une condamnation, même quand tout a l’air d’être en place pour nous faciliter la vie, nos souffrances ne sont pas reçues, nous devons les taire pour ne pas entendre les "tu exagères", "il faut que tu en reviennes", "tu veux attirer l’attention".
Avec mon silence, moi aussi, j'espérais passer à côté de la revictimisation, de ce deuxième trauma qu'est l'invalidation, mais il n'en fut rien.
Ainsi, comprenant que la victime parfaite n’existe que dans l’imaginaire des groupes de pression contre les violences sexuelles et notre système de justice, j’ai voulu le dénoncer haut et fort. Nous souffrons autant que vous, nos sommes invalidées autant que vous les #metoo et les #courageuses. Il y a un angle mort dans vos discours et laissez-moi vous raconter mon histoire qui est celle de mes sœurs d’armes également, vous vous reconnaitrez sûrement et vous comprendrez que le voyage est le même pour toutes.
Ce voyage est raconté dans mon projet hippocampe dont le processus de création s'est amorcé en mars avec l’artiste Nicolas Reeves, le musicien et producteur Jean-François Lemieux, l’auteur Jonathan Harnois et la guitariste et compositrice Christine Roberge.
Une aventure à suivre sur mes principaux réseaux sociaux :
Facebook, Instagram et YouTube.
Amicalement,
MM