🇫🇷 Marie Martine Bédard a appris à lire les notes de musique avant les mots. Adolescente, elle transgresse les interdits avec plaisir pour déjouer le sort d’une «fille de bonne famille». Motos, communes, guitare, tournées, travail de mannequin, amours et études en musique à l’Université de Montréal forment les méandres de son quotidien. Rien ne l’effraie, l’avenir promet.
Mais, ce parcours magnifique en surface cache plusieurs agressions. La dernière, le châtiment capital.
Moins de deux mois après avoir donné naissance à son premier fils, au cœur de son quartier, Le Plateau-Mont-Royal, elle est la proie d’un prédateur sexuel récidiviste évadé de prison la veille. Il est 11 heures du matin.
Elle assiste impuissante à sa mise à mort pendant que de l’autre côté des vitres du commerce, un soleil d’été plonge sur la rue Saint-Denis qui, elle, déborde de vie.
En reprenant connaissance, les premiers mots qu’elle entend sont ceux du père de son bébé que l’employée du commerce lui transmet après qu’elle eût tenté de le convaincre de venir retrouver sa femme. Les mots du père étaient « est-ce nécessaire que je vienne? »
Commence alors la bataille de sa vie.
Considérant l'horreur et les manchettes des journaux de ce fait divers, il serait normal de croire que l’artiste était la victime parfaite et qu’elle obtint tout le soutien nécessaire, mais il n’en est rien.
C’est donc après des années de silence et devant autant de « bon sens profané », encore et encore, qu’elle décide de renouer avec la musique pour retrouver sa voix et donner naissance au projet hippocampe et célébrer la vie envie retrouvée.
🇬🇧 Marie Martine Bédard learned to read music before the words. As a teenager, she enjoyed breaking the rules to defy the fate of a "good family girl". Motorcycles, communes, guitars, touring, working in the fashion industry as a model, love and music studies at the University of Montreal formed the meanders of her daily life. Nothing scared her, the future promised.
This beautiful journey on the surface yet hides many assaults. The last one… like the death penalty.
Less than two months after giving birth to her first son, in the heart of her neighbourhood, Le Plateau-Mont-Royal, she is the prey of a repeat sexual predator who escaped from prison the night before. It is 11 o'clock A.M.
Helplessly, she watches her own demise while on the other side of the store window, a summer sun falls onto the busy Saint-Denis street.
Upon regaining consciousness, the first words she hears are those of the father of her baby, which were relayed by the store employee after she had tried to convince the man to come and meet his wife. The father's words were "Is it necessary for me to come? »
The battle of a lifetime begins.
The newspapers headlines about this tragic event would suggest to you that the artist was the perfect victim and therefore should have had received all the necessary support, but this is not the case.
After years of silence and of mistreatment, Marie Martine Bédard decides to reclaim her voice and give birth to the Hippocampus Project (Projet Hippocampe) and celebrate newfound life.
🇫🇷 D'abord comme guitariste classique qui se démarque à l'adolescence, Marie Martine est initiée au rock en accompagnant Patrick Bourgeois à la basse . Par la suite, elle rejoint ses amies de filles pour donner naissance à la première formation punk rock entièrement féminine dans les années 80, Blue Oil.
Après avoir livré près de 1000 spectacles et donné naissance à son premier fils, sa carrière se trouve brutalement interrompue par un traumatisme violent, une agression sexuelle armée qui met ma vie en danger et pour lequel son parcours de reconstruction dure plus de vingt ans. Cet événement violent paralyse ses ambitions professionnelles. Les deux décennies qui suivent sont consacrées à sa reconstruction.
Dans son histoire récente et avant de se consacrer au projet hippocampe, Marie Martine Bédard obient en 2010 une bourse d'étude du Berklee College of Music la Steve Vai scholarship et complète en 2014 un certificat en guitare, Professional Certificate in Guitar, puis en 2018 un baccalauréat en écriture de chanson (Magna Cum Laude) de la même Université. (Bachelor Degree of Professional Studies / Professional Certificate in Guitar).
🇬🇧 Initially a classical guitarist, Marie Martine Bédard began her career as a rock musician on bass guitar with Patrick Bourgeois, who would later become famous with his group les B B. Then, taking on the role of solo guitarist, she joined her childhood friends to form the first all-female punk rock band in Quebec, Blue Oil.
After performing nearly 1,000 shows, Marie Martine Bédard’s career and motherhood were abruptly interrupted by a vicious attack, a brutal rape and its consequences. This violent event paralyzed her professional ambitions and changed drastically how she could parent. It took her years to exit the deep fog of trauma and begin her reconstruction.
In the recent chapter of her journey, she has completed a Bachelor Degree of Professional Studies (BA) in Songwriting (Magna Cum Laude) and a Professional Certificate in Guitar with the Berklee College of Music in Boston (Berklee Online), graduating in 2018. Her time at Berklee enabled her to tap into the creative process closely linked to her story. She has reached a point in her work where not only she is able to share her journey while perfecting my art, but she is also able to bring something restorative to other victims.
🇫🇷 Je suis une auteure-compositrice, interprète et militante.
Mon art est ma plate-forme de choix pour non seulement guérir mes blessures, mais célébrer la résilience afin d'aider les autres et éduquer notre société qui trop souvent, en rejetant la différence, se prive de beauté, de forces et de beaucoup d’humanité.
Les préjugés culturels et les croyances qui nous entourent nuisent à notre capacité de vivre entièrement l’empathie — une pression impitoyable envers beaucoup trop de survivants qui tentent sans relâche de vivre à la hauteur des attentes et des normes sociales.
En tant que communauté, ne devrions-nous pas célébrer le miracle de ceux qui ont survécus au pire et qui ont le courage aujourd'hui de vivre avec leurs différences?
Mon art n’a qu’un but ultime, celui de sensibiliser à la stigmatisation afin de réveiller chez les uns et les autres ce sentiment noble qu’est celui de l’empathie face à la cause des victimes et plus largement à la différence.
J’articule les frictions entre l’expérience de la victime contre cet idéal imposé par la société et nos médias afin que nous puissions mieux vivre avec nos singulières réalités, et ce, à l’aide de magnifiques et impressionnants paysages visuels et sonores.
Ceci est ma mission, ceci est mon cadeau, ceci est mon humble don du plus profond de mon âme… en tant que survivante.
🇬🇧 I am a songwriter, a performer and an activist.
My art has become my platform not only to heal my wounds, but to celebrate resilience and educate a society, which too often by rejecting fragility and difference deprives itself of great beauty, humanity and a different kind of strength.
Culture biases and beliefs get in the way of our human ability to truly experience empathy - an unrelenting pressure towards too many survivors trying to live up to social norms.
Should we not be celebrating the miracle of those who have surmounted the worst and dare live with their differences?
My art has one goal, to articulate the resistance between the experience of survivors and the ideal expectations of society and the media in the most beautiful and significant musical and visual landscapes.
This is my mission, this is my gift, this is my humble offering from the depths of my soul... as a survivor.
Marie Martine Bédard