🇫🇷 En transformant ses propres ondes cérébrales captées en laboratoire en instruments virtuels, l'artiste repousse les limites des processus de composition et de performance scénique.
En tant que survivante et militante contre la violence faite aux femmes, cette approche lui permet de créer une musique imprégnée d'empathie, établissant une connexion profonde avec les récits de traumatisme et de résilience des survivantes de viol.
À travers ses chansons, elle permet au public de s'engager et de comprendre les divers parcours de guérison empruntés par les victimes de violences. Ce faisant, elle ouvre la voie à la compréhension, à la compassion et au bien-être.
🇬🇧 By transforming her own brainwaves captured in the laboratory into virtual instruments, the artist pushes the boundaries of the songwriting and on-stage performance processes.
As a survivor and activist against violence towards women, this approach enables her to craft music infused with empathy, establishing a profound connection with the narratives of trauma and resilience among rape survivors.
Through her songs, she enables the audience to engage with and understand the various healing journeys taken by victims of violence. In doing so, she paves the way for understanding, compassion, and well-being.
🇫🇷 Marie Martine Bédard a appris à lire les notes de musique avant les mots. Adolescente, elle transgresse les interdits avec plaisir pour déjouer le sort d’une «fille de bonne famille». Motos, communes, guitare, tournées, travail de mannequin, amours et études en musique à l’Université de Montréal forment les méandres de son quotidien. Rien ne l’effraie, l’avenir promet.
Mais, ce parcours magnifique en surface cache plusieurs agressions. La dernière, le châtiment capital.
Moins de deux mois après avoir donné naissance à son premier fils, au cœur de son quartier, Le Plateau-Mont-Royal, elle est la proie d’un prédateur sexuel récidiviste évadé de prison la veille. Il est 11 heures du matin.
Elle assiste impuissante à sa mise à mort pendant que de l’autre côté des vitres du commerce, un soleil d’été plonge sur la rue Saint-Denis qui, elle, déborde de vie.
En reprenant connaissance, les premiers mots qu’elle entend sont ceux du père de son bébé que l’employée du commerce lui transmet après qu’elle eût tenté de le convaincre de venir retrouver sa femme. Les mots du père étaient « est-ce nécessaire que je vienne? »
Commence alors la bataille de sa vie.
Considérant l'horreur et les manchettes des journaux de ce fait divers, il serait normal de croire que l’artiste était la victime parfaite et qu’elle obtint tout le soutien nécessaire, mais il n’en est rien.
C’est donc après des années de silence et devant autant de « bon sens profané », encore et encore, qu’elle décide de renouer avec la musique pour retrouver sa voix et donner naissance au projet hippocampe et célébrer la vie enfin retrouvée.
🇬🇧 Marie Martine Bédard learned to read music before the words. As a teenager, she enjoyed breaking the rules to defy the fate of a "good family girl". Motorcycles, communes, guitars, touring, working in the fashion industry as a model, love and music studies at the University of Montreal formed the meanders of her daily life. Nothing scared her, the future promised.
This beautiful journey on the surface yet hides many assaults. The last one… like the death penalty.
Less than two months after giving birth to her first son, in the heart of her neighbourhood, Le Plateau-Mont-Royal, she is the prey of a repeat sexual predator who escaped from prison the night before. It is 11 o'clock A.M.
Helplessly, she watches her own demise while on the other side of the store window, a summer sun falls onto the busy Saint-Denis street.
Upon regaining consciousness, the first words she hears are those of the father of her baby, which were relayed by the store employee after she had tried to convince the man to come and meet his wife. The father's words were "Is it necessary for me to come? »
The battle of a lifetime begins.
The newspapers headlines about this tragic event would suggest to you that the artist was the perfect victim and therefore should have had received all the necessary support, but this is not the case.
After years of silence and of mistreatment, Marie Martine Bédard decides to reclaim her voice and give birth to the Hippocampus Project (Projet Hippocampe) and celebrate newfound life.
🇫🇷 L'album utilise un processus de création musicale innovant et inédit exploitant les effets physiologiques de la mémoire post-traumatique en réunissant arts technologiques, arts numériques, chanson populaire et témoignages de survivantes. Équipée d'un casque EEG de 64 capteurs générant chacun près de 256 canaux d'information, Marie Martine Bédard a successivement ramené à sa mémoire les étapes de son parcours de survivante. Par la suite, pour préserver cette masse d'informations enregistrées, ne pas dénaturer sa structure et la transformer en quelque chose de potentiellement musical, l'équipe de Nicolas Reeves (NXI Gestatio) a développé un logiciel doté d'une interface pour transformer les données en un véritable instrument de musique. Ainsi, l'artiste a pu utiliser les formes d'ondes cérébrales enregistrées (électroencéphalogrammes) comme matériau de composition pour créer des mélodies et des embryons rythmiques pour les neuf morceaux de l'album. Présents tout au long de l'œuvre, ils ont été soigneusement choisis pour correspondre à l'étape du parcours de l'artiste qu'illustre chaque chanson. Ils sont clairement audibles dans les introductions des chansons, les passages instrumentaux et les conclusions.