Ce trou béant sur la rue Saint-Denis est apparut en 2009 après un fort incendie et me chuchotte des mots chaque fois que je passe devant. Des années pus tôt, sur le poteau à droite, est resté enchainé pendant des jours, un vieux Peugeot rouge, du moins, c’est mon souvenir...
Like a witness from distance chained to a grey street post
A rusty red old Peugeot bicycle is holding on many memories
It patiently awaits on the burning summer pavement
For its owner to come back...
A young blond girl bonded with a new born child. Marie Martine
C’est peut-être un peu téméraire ou fou, mais il m’est important de partager une partie de mon histoire et d’en faire un projet artistique. Cette démarche est capitale non seulement pour moi, mais dans la vie de bien des survivantes et de leurs proches. Je crois sincèrement que je peux faire une différence en prenant la parole. Je suis aussi convaincue que m'on apport contribuera à éradiquer la culture du viol comme de voir un resserrement des règles pour les prédateurs sexuels, récidivistes ou non, des meurtriers.
Ce qu'il faut savoir c'est que longtemps j'ai porté ma souffrance et ma colère en silence. Pourquoi? Parce que dans toutes mes batailles de survivante et dans mon quotidien ou mon intimité, je me suis cognée à la monstruosité qu'est la culture du viol. J’ai réalisé que malgré l’absence de doute sur la responsabilité d’un fou pervers dans mon histoire, cette culture ne m’épargnait pas. Elle continue d'ailleurs de me revictimiser à la première occasion. Je n'ai pas le droit de porter mes souffrances, seul le déni semble de mise!
La culture du viol a de longs tentacules qui s’infiltrent dans toutes les sphères de nos vies de survivantes et celles de nos proches et à notre insu.
Pour l’éliminer, il faut commencer quelque part et cela débute avec nos propres histoires.
"Pour la victime, être entendue dans sa souffrance se pose comme une nécessité absolue. Mais face aux difficultés de parler pour la victime, se dressent aussi les défenses de ceux qui écoutent. Ainsi derrière le viol, se profile toute la question des relations hommes/femmes, professionnels de la relation d’aide ou non. A l’évidence, le viol recouvre des fantasmes différents pour les uns et les autres puisqu’il vient toucher le lieu de la différence des sexes et de l’élaboration oedipienne. Le processus d’identification est au cœur de cette problématique." Véronique Cormon, psychanaliste et survivante