Aujourd'hui et malgré la grisaille du printemps qui s'acharne, je saisis enfin ce qui me rend heureuse dans le monde qui m’entoure. Je sais aussi et fort heureusement comment me nicher un petit bonheur bien simple en solitaire.
Récemment, de doux yeux pers forts attachants me demandaient de quoi parlait ma chanson, « Passenger of The Wind ». J’ai regardé le ciel, jonglé avec les mots sans pouvoir dire ou me souvenir. Et puis, en revenant à la maison j’ai retrouvé les paroles. En voici un extrait:
« I am a Passenger of the wind
who flies above rivers of glass with a guitar on her back
to write about any pretty pass, I am
I am a Passenger of the wind
who keeps tipping the hourglass and breathe in deep just to hold back
to make every desire last
I am... a passenger of the wind »
© M Martine Bédard
Il est fini le temps où je croyais qu’avant de m’engager dans une direction je me devais de tout comprendre. Il est fini le temps où lorsque ma petite voix intérieure me sonnait une alarme, si petite fût-elle, je me devais de valider tout sur le champ. J’ai appris que les chemins à emprunter se dessinent au fur et à mesure en fixant l'horizon. Ils seront aussi limpide que l’eau claire du lagon où le bateau hisse toutes ses voiles et je pourrai ainsi bien profiter du vent pour m’éloigner rapidement vers d’autres contrées si besoin est.
C’est donc soulevée par un beau vent chaud que je me laisse glisser dans cette deuxième vie doucement vers un sentiment d’ivresse au plus profond de mes tripes bien que les cicatrices rendent le partage de la paix que j’ai développée avec moi-même difficile. Si je m’impose une certaine distance sans nécessairement traîner une méfiance, je suis au courant qu’il n’est jamais trop tard pour changer de cap, vent arrière ou devant. La vie se charge bien, si je demeure attentive et non cristallisée dans mes croyances, à lever le voile sur les réalités qui m’entourent. Je saurai bien décoder, le temps venu, les signaux que les courants d’air porteront vers moi et je m’ajusterai en conséquence.
Je ne suis pas cloitrée ou ancrée dans le roc, mais je suis en paix avec moi-même et avec les autres. Je reste authentique et laisse les gens libres. Cette liberté de l’autre fait aussi partie de mon bonheur.
Tout le monde dispose d’assez de corde pour se pendre n’est-ce pas? Alors avant même qu’une bourrasque ne me chavire, cette liberté servira de corde à celles et ceux qui seront faux, trompeurs ou malhonnêtes envers eux-mêmes, le monde en général ou moi. Je n’ai donc rien à craindre, aucune raison de m’en faire sauf de voir le temps filer.
C’est peut-être fou ou naïf d’écrire cela, mais la confiance que j’ai réussi à bâtir en moi est en quelque sorte celle qui conjugue aujourd’hui ma liberté et mon bonheur. Elle me permet de goûter à ma manière à toute la beauté du monde.