Je suis heureuse et troublée qu’autant de femmes puissent trouver le courage de dévoiler sur les réseaux sociaux avec les hashtags #MeToo #MoiAussi et #balancetonporc, les horreurs de leur passé. Est-ce le début de la fin de l'omerta et du déni collectif? Je l’espère.
À lire autant de confessions et parfois même d’y voir les noms des agresseurs que certaines ont eu la vaillance de révéler, je me suis demandé si le pouvoir de dire des femmes était singulièrement proportionnel aux moyens qu’elles avaient de se défendre.
N’oublions pas que la justice a un coût.
Des générations de femmes ont fait preuve d’un mutisme héroïque devant les cauchemars qu’elles ont vécus, et ce afin de donner un toit à leurs enfants. Réalité du passé certes, mais péniblement du présent également.
Pour un bon nombre de femmes, briser le silence signifie bien plus que de sortir de l’ombre, cela implique le risque de faire face à la misère. Le choix est-il donc un choix? La réponse n’est pas si simple.
Briser mon silence fut difficile et ce l’est encore aujourd’hui, mais ce dont je ne m’attendais pas c’est qu’il fut à ce point mal accueilli par mes proches.
L’amour d’un homme a parfois un prix, celui du silence.
Il faut que cela cesse.
Je rêve de voir leur silence sans se voir imposer la faillite, le chantage financier, les mesures sournoises et coercitives de ceux qui les rendent depuis le début des temps aussi muettes.