Ce n’est que dans mon histoire récente, plus précisément depuis ma graduation en 2018, que je prends le temps de participer à différents colloques traitant du droit des femmes et de la condition féminine. Le 9 mai dernier, je participais au colloque organisé par l’R des femmes « Justice à l’ère du #MoiAussi », au campus de l’Université de Sherbrooke à Longueuil. J’y ai d’ailleurs appris la création d’un comité d’experts par la ministre Lebel. Ce comité a le mandat de développer des mesures dans le but de redonner aux victimes de violences sexuelles confiance dans le système judiciaire. 

D’ailleurs, mesdames Sonia Lebel, Véronique Hivon et Patricia Tulasne, sont venues nous parler du comité. Madame Tulasne, membre des Courageuses, y siège pour représenter les victimes. Elle a d’ailleurs partagé aux participantes du colloque son louable désir de bien représenter toutes les victimes. 

Au-delà de ce désir, si grand soit-il, on peut se questionner sur la capacité de madame Tulasne à représenter globalement les victimes. Armée de sa propre expérience, détient-elle l’ensemble des perspectives nécessaires pour alimenter le débat au nom de toutes les victimes ? Je ne le crois aucunement, et ce, malgré son parcours de courageuse. 

En réalisant cela, j’ai préparé pour la ministre une lettre qui jusqu’à présent regroupe 48 cosignataires. Pour réussir son mandat, le comité devra avoir à son bord des représentantes pour toutes les victimes. On ne peut s’imaginer délibérer sur un sujet aussi complexe et d’apporter des solutions durables sans les différentes expertises et perspectives à la table de discussion. 

Il est capital que le comité invite une représentante pour les victimes d’exploitation sexuelle, de violence conjugale, d’inceste, de prédateurs récidivistes comme de femmes autochtones. Elles ont toutes des rapports différents avec la justice et l’aide aux victimes et le rapport de madame Tulasne ne peut définitivement pas toutes les représenter.